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JOUHANDEAU, Marcel - 104 lettres aut.s. au li

Currency:EUR Category:Everything Else / Other Start Price:NA Estimated At:600.00 - 750.00 EUR
JOUHANDEAU, Marcel - 104 lettres aut.s. au li
JOUHANDEAU, Marcel - 104 lettres aut.s. au libraire et éditeur bruxellois Jacques Antoine, la plupart expédiées de Rueil entre 1969 et 1978 + 6 télégrammes et qqs photocopies ou brouillons de lettres de Jacques Antoine ou autres. Qqs envel. cons. € 600/750 Après une visite à Marcel Jouhandeau en avril 1969, Jacques Antoine l'invite à une causerie-exposition en sa librairie bruxelloise "La Jeune Parque". Le 28/4/1969, M.J. marque son accord et c'est le début d'une amitié qui connaîtra qqs fluctuations, dues partiellement au caractère et au grand âge de l'écrivain, alors âgé de 80 ans (il meurt en 1979, à 91 ans); à partir de 1976, les lettres se raréfient d'ailleurs, soit dictées, soit quasi illisibles. Qqs-unes concernent la visite de M.J. à Bruxelles en sept. 1969 ("Merci pour le chaste baiser que vous avez déposé sur mon visage en cours de route, comme on rend hommage à quelqu'un de trépassé, en vénérant ses reliques", 27/9/1969). Il évoque parfois son état de santé ou ses problèmes familiaux, notamment la maladie et la mort d'Elise en 1971 (faire-part de décès joint), la disparition de Céline, leur fille adoptive, et le bonheur que lui apporte le fils de celle-ci, Marc ("Marc est ma seule raison de m'attarder [sur terre]", 20/2/1974). Il se plaint souvent de ses problèmes financiers : dettes envers le fisc, la sécurité sociale..., retard dans la parution de ses oeuvres chez Gallimard, ce qui le prive de ressources... Il cherche donc à se procurer de l'argent, en vendant des mss. (il explique en détail la manière dont il calcule leur prix de vente; voir aussi une coupure de presse "Jouhandeau vend des truffes pour payer ses impôts") ou des oeuvres d'art (notamment des dessins de Marie Laurencin; J.A. en achètera au moins un en 1974 et M.J. lui en propose un second : "Il s'agit d'une sorte de portrait caricature de Nicole Groult, la soeur de Poiret qui était l'amie intime de Marie. Je vous le laisserai au même prix [5.000 fr.] que le précédent bien qu'il vaille davantage", 22/6/1974). Voir aussi la lettre plaintive du 2/7/1975 dans laquelle M.J. laisse entendre que J.A. lui a forcé la main lors de l'achat d'un autoportrait de Marie Laurencin et d'un ms. Il lui envoie des textes (inédits ?) : "Notes sur le visage", 5/1/1971 et un court texte dans lequel il se présente comme le "notaire de la vie", 2/6/1975, - évoque en 1972 un projet d'édition ("Pour vous, à mon âge, je me suis remis à enfiler des perles plus ou moins soufrées"), évoquant des titres possibles comme "Honni soit", "Phallus et cie", "Amours à ma guise"..., leur préférant finalement "Bréviaire d'amour"; néanmoins, le projet ne se réalise pas suite à divers atermoiements et volte-face ("J'ai donné à Gallimard le Bréviaire (les parties hautes) et les parties basses à P.A.B[enoît]. Tout le monde content : j'espère que vous ne m'en voulez pas", 25/11/1972), - lui propose de publier "Musique pour Marie", "oubliant" que le texte n'est pas inédit (J.A. lui fait courtoisement remarquer qu'il est déjà paru dans "Carnets" !), - envisage de lui confier une nouvelle édition de "Tirésias", mais sans nom d'auteur, et le même jour, lui envoie une 2e lettre pour annuler le projet ("C'est un texte que je préfère ne pas voir se multiplier", 6/2/1974). Finalement, J.A. ne publiera que 2 livres de l'écrivain dont 1 posthumement ("Portraits", en 1988). "Propos" paraît en 1975 mais la publication semble avoir été difficile : le ms. est perdu, retrouvé, revendiqué par J.A. alors que l'écrivain veut le vendre à son profit, M.J. espérait des "subsides" qu'il se plaint de ne pas recevoir... Voir aussi la lettre vengeresse du 12/11/1975 ("Jamais eu davantage l'impression de n'être rien de n'être personne. Et vous en êtes la cause"), etc. Il parle de ses livres : nouvelle édition de "Du pur amour", "La possession" (J.A. lui envoie à ce propos copie d'un article plus que critique de Pangloss i.e. Robert Poulet paru dans "Pan", d'où la réaction de M.J. : "Quel objet de contradiction ne suis-je pas ! de scandale ! Mieux vaudrait, dit l'Evangile, n'être pas né", 6/6/1970), "Une adolescence", évoque à plusieurs reprises la publication de ses "Kouroi" par P.A. Benoît "[qui] me semble beaucoup plus occupé par une exposition de ses dessins que par ses devoirs d'éditeur clandestin", etc. Au fil des années, il évoque des amis : Léonor Fini et André Masson qui ont fait son portrait, Marie Laurencin, Montherlant avec lequel il le met en rapport pour une autre exposition (photocopie d'une lettre de Montherlant jointe), Gide, Marie Dormoy..., évoque le souvenir de "L'après-midi d'un faune" : "Vous ne pouvez imaginer ce que fut l'apparition de Nijinski (...) j'avais un peu plus de vingt ans à l'époque et toute ma vie en reste marquée", 10/9/1974, etc. Jouant au vieillard hargneux, il récrimine parfois contre son corresp. à qui il reproche son silence ("Ne suis-je pas un vieillard sans intérêt qu'il faut abandonner à lui-même", 11/5/1971), contre la N.R.F. ("cette revue qui n'existe plus que de nom et qui m'aimait, du temps que j'étais bel"), contre Marcel Arland et Dominique Aury, contre Claude Gallimard... Joint : un "diplôme d'honneur" décerné à l'écrivain lors du "Salon international du matériel et des techniques pour l'industrie et le commerce de la viande", Paris, oct.-nov. 1968, 32,5 x 50 cm, sur papier rose boucherie. Roulé sous étui. - un ensemble de coupures de presse, parfois dédicacées, souvent illustrées de photos.